ARTICLE / Race et Nouvelle droite

Le mot de « race » a depuis longtemps été évacué du corpus lexical de la gauche, devenant presque tabou. Les races n’existaient pas et seuls les racistes utilisaient ce mot, ce qui prouvait bien qu’ils l’étaient, on les reconnaissait donc facilement. Il y a encore une dizaine d’année, si l’on croisait dans la rue un autocollant « La race, c’est classe » on savait qu’un fasciste l’avait posé. Aujourd’hui, ce n’est plus si simple. Car depuis quelques années les règles sémantiques en vigueur « à gauche » se sont quelque peu complexifiées pour une frange du champ politique qui s’exprime dans certains infokiosques ou sur France Culture, depuis les chaires de Paris VIII ou dans les colonnes de certains journaux militants. L’antiracisme d’antan est parfois dénoncé comme une autre forme de racisme et l’ethnodifférencialisme, auparavant dénoncé comme le masque d’un racisme inavouable, semble devenu, sous des habits neufs, le nec plus ultra militant. Le raciste sera-t-il bientôt celui qui n’emploie pas le mot race ?
Là où d’aucuns voient l’importation plus ou moins adroite de théories américaines, d’autres décèlent le résultat du long travail de sape intellectuel mené par un courant de l’extrême droite française : la Nouvelle droite. Il nous a semblé utile de voir comment ce courant qui, depuis cinquante ans, creuse
discrètement son sillon théorique, avait abordé « la race ». Serait-il pour quelque chose dans ce retour de ce mot ? Sa stratégie d’hégémonie culturelle lui aurait-t-elle permis de remporter la bataille des idées et d’entraîner « la gauche » dans un piège diabolique ? LIRE LA SUITE

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