Homo 06 / Réforme sexuelle à Berlin

L’Allemagne est le premier pays où sont apparus des groupements et associations homosexuels, durables et reconnus, jusqu’à leur destruction par le nazisme. C’est là aussi qu’ont eu lieu, de 1919 à 1921, des explosions sociales et des tentatives insurrectionnelles sans équivalent au XXe siècle en Europe occidentale (excepté, dans une moindre mesure, en Italie). Le premier phénomène n’est pas la conséquence directe du second, mais les deux sont liés.

« L’identité homosexuelle s’est construite autour de deux axes : la découverte de soi et le regard de l’autre », a écrit une historienne.1 Pour nous, si identité il y a, elle s’est construite à partir de situations (communes ou pas) et d’intérêts convergents (ou non), c’est-à-dire à partir de l’existence sociale qui était alors celle des « homosexuels ».

Réalités collectives

L’image et le mythe de la « liberté sexuelle », voire de la « décadence » berlinoise de l’entre-deux-guerres2, occultent l’expérience vécue d’amours de même sexe – entre hommes comme entre femmes – visibles dans la société allemande à la veille de la Première Guerre mondiale. Berlin avant 1914 comptait une quarantaine de bars homos surtout fréquentés par des classes moyennes, mais aussi des établissements similaires dans les quartiers ouvriers, dont un témoin décrit ainsi la clientèle : « Ils triment pendant toute la semaine pour pouvoir se livrer à leurs penchants le dimanche. […] Et quand ils entrent dans l’isoloir, ils votent en ouvriers, invariablement et sans exception – social-démocrate. » On estime qu’à Berlin, les amours masculines étaient en majorité le fait d’ouvriers.

En 1903, Magnus Hirschfeld (dont nous parlerons au paragraphe suivant) adresse un questionnaire à 3 000 étudiants, puis l’année suivante à 5 000 métallurgistes, les interrogeant sur leur orientation sexuelle, avec quatre réponses possibles : préférence pour les femmes, pour les hommes, pour les deux à la fois, plus une colonne « Déviation » pour ceux qui ne se reconnaissent dans aucun des trois premiers groupes. Bien accueillie, l’enquête reçoit un fort pourcentage de participation. La proportion d’homos auto-déclarés est voisine dans les deux catégories sociales : 1,5 % chez les étudiants, 1,15 % chez les ouvriers, avec 4,5 % de « bi » parmi les étudiants et 3,19 % parmi les ouvriers.

Après 1918, certains des bars et dancings homos servent de foyer, de salle de conférence, de club sportif, dans une ambiance humaniste et pacifiste, avec toujours pour perspective l’abrogation du paragraphe 175 du Code pénal criminalisant « les actes sexuels contre nature […] entre personnes du sexe masculin ou entre hommes et animaux ». D’autres ont une fonction comparable à celle des saloons new-yorkais.3 Dans le reste du pays, chaque ville moyenne a plusieurs bars et lieux de rencontre homos, sous des noms divers (Amitiés, Clubs…), et abrite un siège local d’associations nationales, dont le rayonnement est cependant faible à la campagne ; et rares sont les organisations mixtes réunissant hommes et femmes. Cette socialité permet la diffusion d’une « presse homo » très vivante, dont la gamme est aussi variée que celle des autres périodiques, tantôt populaire et illustrée, tantôt savante, parfois politiquement engagée, le plus souvent neutre.

La Deutsche Freundschaft (Association des amis) compte 2 500 membres en 1922. La Bund für Menschenrecht (Union pour les droits de l’homme – au sens d’espèce humaine et pas seulement d’homme masculin) frise l’organisation de masse : 12 000 adhérents en 1924, puis 48 000 en 1929, dont 1 500 femmes. Extrapolant à partir de statistiques comme celle des questionnaires d’Hirschfeld, la BfM affirme qu’il y aurait 2 millions d’homos en Allemagne au milieu des années 1920 (sur une population de 63 millions). Forte de ce nombre, la BfM présente les homosexuels en Allemands respectables dont elle revendique l’intégration sociale, et elle se montre hostile aux minorités dans la minorité, notamment les « folles » et les prostitués, jugés responsables de la mauvaise image des homosexuels. Pour obtenir satisfaction, la BfM croit réaliste d’en appeler à la bonne volonté de tous les partis, nazi inclus.

« La justice grâce à la science » (devise du Comité scientifique humanitaire)

Notre but est moins de décrire l’organisation de défense des homosexuels que de comprendre comment la « vie sociale » homosexuelle s’exprime publiquement et politiquement en Allemagne jusqu’en 1933.

C’est au nom de la nature que la plupart des progressistes allemands défendent le droit à l’homosexualité, comme condition innée : certains hommes éprouveraient dès la naissance une attraction irrépressible vers le même sexe.4

En particulier, Magnus Hirschfeld (1868-1935) reprend la théorie d’un « troisième sexe » dû à des données psychologiques congénitales qui imposent une orientation sexuelle originale. Il est le principal fondateur et animateur en 1897 du Comité scientifique humanitaire, qui, en 1919, s’élargit en Institut pour la science sexuelle, lequel mêle action réformatrice (pour la suppression du paragraphe 175), recherche scientifique, éducation populaire et consultations médicales en son local berlinois, au nombre de 3 500 entre 1919 et 1920 : les deux tiers des patients sont des hommes, et 30 % des homosexuels.

Hirschfeld multiplie voyages et conférences, et il est à l’origine de Différent des autres, sans doute le premier film homo militant, œuvre de fiction mais où Hirschfeld joue son propre rôle. Sorti en mai 1919, le film connaît un succès populaire, malheureusement bref, car son interdiction pour « troubles à l’ordre public » limite quelques mois plus tard sa projection à des séances privées.

Comité scientifique humanitaire, Institut pour la science sexuelle ; la fréquence du mot indique la volonté de légitimer scientifiquement l’homosexualité. Hirschfeld catégorise : si à la fin XIXe siècle – et au XXe – les médecins mesurent les crânes (des criminels, entre autres), il espère, lui, reconnaître l’homosexuel en mesurant ses hanches, supposées plus larges. Il nomme également : c’est à cet inventeur de mots que l’on doit transvestiten, en 1910. Il compile aussi, réunissant une immense collection d’objets, de témoignages et de photos, en majeure partie détruite en 1933 par les nazis. Cet encyclopédisme s’inscrit dans la pratique alors courante des almanachs, anthologies à tirage limité pour spécialistes, et autres archives des mœurs et coutumes populaires : on passe de l’art érotique à la science sexuelle, l’ethnologie étant censée prouver la richesse des formes les plus variées de sexualité ainsi que leur apport à la civilisation et à la culture.

Les pétitions du Comité scientifique humanitaire contre le paragraphe 175 recueillent de très nombreux signataires, intellectuels et artistes, de Franz Wedekind à Stefan Zweig en passant par Hermann Hesse et des peintres de la Sécession berlinoise.5 Les conférences-débats de l’Institut rassemblent jusqu’à un millier de personnes de toutes classes sociales. L’Institut anime aussi des groupes locaux, dont certains se réunissent dans des brasseries de Moabit, quartier ouvrier de Berlin.

Réformer une société réactionnaire

En 1928, Hirschfeld et ses amis lancent la Ligue mondiale pour la réforme sexuelle (LMRS), dont le siège est à l’Institut. Des célébrités scientifiques de divers pays, URSS incluse, y collaborent. à son apogée, la LMRS aurait compté entre 130 000 et 190 000 membres, quoique les sociétés affiliées aient participé parfois de loin à ses activités qui portaient sur l’égalité homme/femme, la contraception, le divorce, les droits de la mère célibataire, sans oublier l’eugénisme, thème très courant à l’époque. Le principe directeur de la Ligue pourrait se résumer ainsi : tout ce qui ne fait de mal à personne – entre adultes consentants – doit être admis et légal. Comment y parvenir ? Par l’éducation populaire et une meilleure législation. La pomme de discorde, entre tenants de l’inné (autour d’Hirschfeld) et de l’acquis, y perd de l’importance, car la LMRS va de moins en moins s’intéresser à l’homosexualité.

La force de la LMRS fait aussi sa faiblesse. Ce n’est pas une organisation savante aux débats académiques neutres et apaisés, mais un large rassemblement. Médecins, intellectuels, militants de la liberté (homo)sexuelle (George Ives), pacifistes (Bertrand Russel) et radicaux (Ernst Toller) s’y côtoient, avec pour objectif d’obtenir des réformes, ce qui implique des choix politiques, d’où des conflits internes. Car seule une minorité pense comme Felix Halle (membre du KPD) qu’« une réforme sexuelle ne peut jamais être l’œuvre d’un seul, ni d’un petit groupe scientifique aussi haut placé soit-il. […] La transformation des relations sexuelles, l’accomplissement de la révolution sexuelle ne peuvent être que l’œuvre de la masse nécessiteuse elle-même. »

La dissolution de la Ligue en 1935 consommera une crise, latente dès ses origines. « C’était la fin d’une organisation qui avait tenté de libérer la sexualité dans le cadre de la société réactionnaire », conclut Wilhelm Reich.6

L’Institut et la LMRS sont à rapprocher de ce que l’on appelait en Allemagne le mouvement pour la réforme de la vie, tendance profonde, multiforme et hétéroclite à une régénération du quotidien, brassant naturisme, végétarisme, médecine alternative, nouvelles formes d’art, spiritualisme, juvénilisme et fascination pour l’Orient. Une partie des autorités considérait d’ailleurs avec une relative bienveillance les entreprises d’Hirschfeld, au point que celui-ci a proposé au préfet de police berlinois d’assister à la réunion fondatrice du Comité scientifique humanitaire en 1897 : le fonctionnaire déclina l’invitation. En 1919, le gouvernement prussien aide financièrement à transformer le Comité scientifique humanitaire en Institut pour la science sexuelle.

Un soutien limité et à éclipse : en 1903, le questionnaire aux étudiants vaut à Hirschfeld une amende de 200 marks. Paradoxalement, dans une société allemande politiquement plus libre en 1900 qu’en 1850, la censure est plus forte, car systématique : il faut réglementer l’expression politique, intellectuelle et artistique, et une opinion publique active. Les lois sur l’outrage à la pudeur sont durcies. En 1909, une loi criminalisant le lesbianisme est proposée, puis rejetée.

Ces contradictions cessent en 1933 : le nazisme mettra fin à l’Institut pour la science sexuelle, persécutera les homosexuels et en assassinera des milliers dans les camps de concentration (beaucoup des survivants seront maintenus en détention après 1945, traités par les Alliés en criminels, comme l’avaient fait les nazis).

De l’usage politique des homosexuels

Dans les premières décennies du XXe siècle, l’existence en Allemagne (et nulle part ailleurs) d’un mouvement homosexuel politique, au sens d’une action organisée pour se défendre collectivement et agir sur les pouvoirs publics, entraînait logiquement son exploitation par les partis politiques, et d’abord par les partis de réforme – SPD et KPD. Cela imposait à ces partis de prendre position publiquement sur le paragraphe 175, mais leur permettait aussi de mettre à profit les « affaires » liées à l’homosexualité. Contrairement à l’Angleterre ou aux États-Unis, mais également à la France, l’homosexualité est en Allemagne une « question politique » avant 1914, puis sous Weimar.

En 1891, dans La Femme & le Socialisme, longtemps classique du marxisme sur le sujet, Auguste Bebel, dirigeant du SPD jusqu’à sa mort en 1913, classe la sodomie parmi les rapports « non naturels ». Dans les éditions ultérieures, Bebel, entre autres influencé par la lecture d’Hirschfeld, présente le « troisième sexe » comme une condition innée faisant partie des relations sexuelles naturelles au même titre que les rapports dits normaux.

En 1895, le procès d’Oscar Wilde incite Bernstein à écrire deux articles en défense de l’écrivain, où il souligne la relativité des mœurs et de la morale.

En 1897, année de création du Comité scientifique humanitaire, Kautsky et Bernstein signent la pétition de ce Comité contre le paragraphe 175, aux côtés de 600 intellectuels, savants (dont Einstein), écrivains et personnalités politiques – événement impensable en Angleterre ou aux États-Unis.

Le 13 janvier 1898, au Reichstag, Bebel se déclare en faveur de la suppression du paragraphe 175, loi désuète dit-il, qui n’a pas ou plus de raison d’être – probablement le premier discours parlementaire qui prenne cette position et à un tel niveau.

Parallèlement, le SPD utilise les scandales qui l’arrangent. En 1902, son organe central, le Vorwärts, est un des premiers journaux à « révéler » que le grand bourgeois Krupp aurait eu à Capri des rapports avec des mineurs : « Si Krupp continue à vivre en Allemagne, il tombera sous le coup du paragraphe 175. Quand certaines pratiques illégales conduisent à un scandale public, il est du devoir de la police de faire respecter le droit. » Une semaine plus tard, Krupp se suicide.

En 1906-1909, le SPD adopte une attitude similaire envers Eulenburg, proche ami de l’empereur, soupçonné lui aussi d’homosexualité : l’affaire donnera lieu à une suite de procès retentissants impliquant la haute hiérarchie militaire et jusqu’au chancelier von Bülow.

Des voix, anarchistes et/ou homosexuelles, récusent ces procédés : Senna Hoy, par exemple, refuse de faire de l’homosexualité une question subsidiaire, et dénonce dans l’exploitation des « affaires » « une arme indécente ».7

Après 1918, dans une conjoncture politique pourtant plus favorable aux réformes, le SPD, quoique officiellement partisan d’abroger le paragraphe 175, n’y accorde plus qu’une importance mineure : un parti de gouvernement respecte les bonnes mœurs.

Le KPD, n’ayant accédé au pouvoir qu’en Saxe-Thuringe pour quelques semaines, a moins de soucis de respectabilité. En 1924, il présente au parlement une motion contre le paragraphe 175, jamais soumise au vote en raison de la chute inopinée du gouvernement.

Le 16 mai 1927, Wilhelm Koenen se prononce pour changer la législation sur ce sujet, le seul orateur KPD à avoir fait un discours en ce sens au parlement.

La presse du KPD et ses prises de position publiques sont nettement plus tranchées que celles du SPD, et des membres du parti collaborent au Comité scientifique humanitaire, par exemple Richard Linsert, qui en devient secrétaire en 1923.

Felix Halle, juriste aux fonctions importantes dans le KPD, publie en 1931 La Vie sexuelle et le Droit pénal. Si les prolétaires, explique-t-il, n’encouragent pas l’homosexualité, cela ne les empêche pas de l’accepter, « conformément aux avancées scientifiques des temps modernes ».8

Pour autant, le KPD « instrumentalise » – lui aussi – les scandales quand il le juge bon. En 1924, sa presse dénonce le tueur en série Fritz Haarmann comme homosexuel. En 1932, elle attaque l’homosexualité comme « vice bourgeois » au même titre que la prostitution, le sadomasochisme et la bestialité. Mais c’est l’homosexualité du chef des SA, Ernst Röhm, contre laquelle se déchaînent les journaux et orateurs du KPD, qui ne se lasseront pas d’opposer les saines mœurs prolétariennes à la décadence fasciste.9

Sur ces questions, les « partis ouvriers » n’ont pas de position de principe, guère de ligne officielle, et réagissent selon ce qu’ils considèrent comme leur intérêt du moment. On ignore ce qu’en pensait leur base ouvrière, certainement préoccupée d’autres sujets. Pour ce qui est du KPD, après 1933, exclu de la vie publique allemande et totalement stalinisé, il se déclare carrément contre l’homosexualité, conformément à l’évolution de l’URSS, qui adopte une politique nataliste, exalte la famille, rend difficiles divorce et avortement, et criminalise les homosexuels.10

Le Comité scientifique humanitaire n’a pas manqué de critiquer ces attitudes, dans le cas Haarmann comme pour celui de Röhm. Tout en faisant mine de dénoncer l’hypocrisie du bourgeois Krupp et du nationaliste Röhm, qui prônaient une morale conservatrice sans la pratiquer eux-mêmes, socio-démocrates et staliniens prenaient pour cible l’homosexualité, indirectement en 1902, ouvertement en 1930. L’homosexualité supposée ou avérée d’un adversaire servait de prétexte pour le combattre : Röhm n’était pas seulement un fasciste, mais avant tout un « dégénéré ».

A bien des égards, les positions prises entre les deux guerres diffèrent peu de celles des socialistes du XIXe siècle11  : en 1900 et 1930, sexualité et « homosexualité » sont très rarement prises en compte pour ce qu’elles représentent, seulement comme enjeu et instrument de concurrence politique.12

Identité ?

Il serait tentant de réécrire le passé pour interpréter l’efflorescence homophile sous Weimar comme annonciatrice de l’affirmation gay à la fin du XXe siècle. C’est pourtant Magnus Hirschfeld qui, à partir de quatre critères élémentaires, fondés d’après lui sur une base biologique congénitale, mais recombinés et subdivisés selon la physiologie, la libido et la subjectivité de chacun(e), concluait à une gamme de possibilités sexuelles ne comptant pas moins de 43 millions de variantes. Or, toute identité suppose une limite qui la circonscrit et lui donne le minimum d’homogénéité nécessaire pour la différencier d’identités voisines, voire rivales. Quelle cohérence reste-t-il à une identité démultipliée en une palette quasi infinie ? D’ailleurs, pourquoi 43 millions ? Et pas 42 ? Ou 46 ? Il est permis de ne pas prendre au sérieux un inventaire si impensable, et d’y voir plutôt une intuition aussi forte que celle de Fourier classifiant ses séries, ses 810 catégories d’hommes et de femmes, ses 1 620 caractères, et ses passions, sous-passions, etc. Le mérite d’Hirschfeld n’est évidemment pas d’avoir calculé le nombre exact d’orientations et de permutations amoureuses, mais d’attirer l’attention de ses contemporains (et la nôtre) sur l’impossibilité d’enfermer l’universalité de la vie sexuelle dans des bornes mentales, encore moins légales.

L’Institut pour la science sexuelle détruit par les nazis en 1933, Magnus Hirschfeld meurt en exil deux ans après. La postérité a retenu la figure d’un combattant acharné pour l’émancipation des mœurs. Pour nous, un siècle plus tard, l’aspect le plus stimulant de son œuvre reste d’avoir contribué, sans doute malgré lui, à l’éclatement du concept d’identité sexuelle.

G.D., janvier 2017

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A lire (et à regarder) :

Florence Tamagne, Histoire de l’homosexualité en Europe. Berlin, Londres, Paris 1919-1939, Seuil, 2000, 692 p.

Robert Beachy, Gay Berlin : Birthplace of a Modern Identity, Vintage, 2014, 352 p.

Irène Cagneau, Sexualité & société à Vienne & à Berlin 1900-1914. Discours Institutionnels & controverses intellectuelles dans Die Fackel, Die Aktion, Der Sturm, Pan, Die Zukunft, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2014, 324 p.

Gert Hekma, Harry Oosterhuis, James Steakley (dir.), Gay Men & the Sexual History of the Political Left, Binghamton, New-York, Harrington Park Press, 1995.

Florence Tamagne, « La Ligue mondiale pour la réforme sexuelle : La science au service de l’émancipation sexuelle ? », Clio. Histoire‚ femmes et sociétés, n° 22, 2005, p. 101-121.

Edouard Bernstein, « The judgement of abnormal sexual intercourse », 6 mai 895 (sur le procès d’Oscar Wilde).

Auguste Bebel, « On Homosexuality and the Penal Code », discours au Reichstag, 13 janvier 1898.

« The Politically Expedient Scapegoat : Accusations of Homosexuality as a Tool of Defamation in Weimar and Nazi Germany » (sur l’exploitation politique de l’homosexualité)

Mel Gordon, Voluptuous Panic : The Erotic World of Weimar Berlin, Feral House, 2006, 300 p. (pour les fascinés de la décadence berlinoise sous Weimar ; nombreuses illustrations).

Le film de 1919 de Richard Oswald et Magnus Hirschfeld, Anders als die Andern [Différent des autres] est visible sur https://www.youtube.com/watch?v=cJHlH19hbJo (sous-titres anglais).

NOTES :

1Florence Tamagne, Histoire de l’homosexualité en Europe. Berlin, Londres, Paris 1919-1939, Seuil, 2000, p. 309.

2Par exemple, le film Cabaret de Bob Fosse (1972), inspiré d’un roman autobiographique de Christopher Isherwood, Histoires berlinoises (recueil de textes de 1935 et 1939).

3Voir : Homo 05, « Qu’est-ce qu’un homme ? (fairy et queer à New-York) », novembre 2016.

4L’Union pour les droits de l’homme refusait cette théorie.

5Wedekind a écrit La Boîte de Pandore qui inspira le film Loulou de Georg Wilhelm Pabst (1929) ; Hesse est l’auteur du Loup des steppes (1927).

6Reich disait juste. Rappelons cependant que, malgré son activité en faveur de la liberté sexuelle, et tout en dénonçant la répression anti-homosexuelle, Reich considère l’homosexualité comme un état pathologique, dû à la misère affective actuelle, que des relations amoureuses épanouies entre hommes et femmes feront disparaître.

7Senna Hoy (1882-1914), anarchiste allemand, emprisonné en Russie à partir de 1907, y mourra sans avoir retrouvé la liberté.

8Linsert meurt en 1933. Réfugié en URSS, Halle y sera exécuté en 1937 comme contre-révolutionnaire. Koenen finira cadre du parti unique SED en RDA.

9Nous reviendrons sur le rapport entre homosexualité et nazisme dans un prochain article.

10Dan Healey, Homosexual Desire in Revolutionary Russia. The Regulation of sexual & gender dissent, University of Chicago Press, 2001, 376 p.

11 Voir : Homo 01, « Marx, Engels & l’“inverti” », février 2016.

12Faute de place, nous ne pouvons parler des positions anarchistes, le plus souvent fortes et salutaires, celles par exemple d’Erich Mühsam et d’Emma Goldman.

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