Souvent présentée comme une anomalie, qu’a la Mafia de commun avec le capitalisme, et quel est l’avenir possible de cette « anormalité », ici à travers l’exemple de la Sicile ?
L’unité nationale italienne s’est faite par en haut, avec une faible participation des masses populaires, ce qui a permis aux structures anciennes de perdurer à l’ombre du nouvel État. La Sicile n’ayant pas connu un mouvement communal comme dans la moitié nord de l’Italie, ce n’est qu’en 1812, sous domination anglaise, que la féodalité y est abolie. Pourtant le règne des féodaux a été brisé sans qu’émerge un marché « libre » de la propriété privée du sol. En 1860, constate Marx, « presque toute la terre est encore entre les mains d’un nombre relativement restreint de grands propriétaires terriens, les barons », dont le pouvoir a été ébranlé sans qu’un État vienne imposer le sien. LIRE LA SUITE