« A cette époque [1925], Paris regorgeait de militaires en permission. La tenue, notamment celle de la cavalerie (qui, à cette époque montait encore à cheval), était autrement évocatrice que le fade uniforme d’aujourd’hui, si dépourvu d’épices : long manteau bleu horizon serré à la taille par une courroie de cuir où s’intercalait un anneau (pour le sabre, je crois), énormes bottes noires, à éperons, bruyantes, et odorantes. Les cavaliers eux-mêmes n’étaient pas des gringalets, et ils avaient le teint fleuri des chevauchées rustiques. Quant la fête foraine battait son plein entre Pigalle et Clichy, il n’était que trop facile d’abréger la continence d’un de ces lourds écuyers. »
> Daniel Guérin, Autobiographie de jeunesse, 1972